Aperçu de la couverture du relevé
Les quelque 1 300 participants au projet ont consacré un total de 56 867 heures aux inventaires sur le terrain (toutes les heures n’ont pas été consignées; l’effort total réel était donc plus grand). Leur dévouement est l’élément clé de ce projet. Le nom de chacun des citoyens scientifiques ayant contribué à l’Atlas est mentionné dans la section Remerciements (Section bénévoles).
Preuves de nidification et données de distribution
Un total de 344 840 enregistrements a été soumis pour 4 508 carrés de 10 km visés par l’Atlas. Des preuves de nidification ont été soumises pour 327 espèces (annexe 1a). Les figures 1 et 2 montrent le nombre d’heures d’inventaire (par catégorie) et le nombre d’espèces (également par catégorie) respectivement, déclarées pour chaque carré.
Figure 1. Nombre d’heures d’inventaire déclarées pour chaque carré de 10 km
Figure 2. Nombre d’espèces déclarées dans chaque carré de 10 km
Couverture des carrés et espèces observées
Des 4 508 carrés de 10 km observés, près de 21 % (944) ont fait l’objet d’au moins 20 heures d’inventaire, 39 % (1 757) d’au moins 10 heures d’inventaire et 61 % (2 761) de moins de 10 heures d’inventaire (figure 3). La majorité des carrés ayant fait l’objet de 20 heures d’inventaire ou plus étaient situés dans les régions les plus accessibles de la province. Une moyenne de 72 espèces a été signalée par carré ayant fait l’objet d’au moins 20 heures d’inventaire (figure 4), même s’il y avait des variations substantielles à l’échelle de la province. Les nombres moyens les plus élevés d’espèces ont été enregistrés dans les régions du sud et du nord-est, de la vallée du bas Fraser jusqu’à la vallée du Kootenay vers l’est et dans les basses-terres de la rivière de la Paix et les nombres moyens les plus faibles d’espèces ont été enregistrés le long de la côte centrale et nord et dans les régions éloignées du nord-ouest de la province (figure 5).
Le nombre élevé de carrés de 10 km (plus de 1 350) avec 0 heure d’inventaire (figure 3) est représenté en grande partie par des ensembles de données provenant de l’extérieur dans le cas des régions plus éloignées où la couverture par des bénévoles était impossible ou difficile (voir les sources additionnelles de données ci-dessous). Bon nombre de ces ensembles de données ne sont associés à aucune donnée d’effort ou les données sur l’effort étaient incompatibles avec la méthodologie utilisée pour produire l’Atlas. Grâce à ces ensembles de données, les responsables de l’Atlas ont pu cartographier des espèces sur un plus grand nombre de carrés de 10 km qu’ils n’auraient pu le faire autrement.
Figure 3. Nombre de carrés examinés en fonction du nombre d’heures d’inventaire déclarées (nota : les recenseurs n’ont pas tous noté le temps consacré à chaque visite des carrés de 10 km; les barres représentent donc l’effort minimum)
Figure 4. Nombre moyen d’espèces enregistrées par carré en fonction de l’effort d’inventaire (le nombre de carrés de l’échantillon est inscrit au haut de chaque barre)
Figure 5. Courbes d’accumulation des espèces pour certaines régions administratives de l’Atlas.
Période de l’inventaire
La plupart des efforts de recherche de preuves de nidification ont été déployés entre mai et juillet (figure 6), pendant la période de nidification de la majorité des oiseaux chanteurs de la province. Les efforts d’inventaire en dehors de cette période portaient sur certaines espèces et guildes précises, par exemple, les recensements le soir et à la brunante des strigidés (de février à avril), les recherches d’habitats potentiels de nicheurs précoces comme le courlis à long bec, le tétras à queue fine et le cincle d’Amérique, certaines sauvagines et certains oiseaux de proie, ainsi que les nicheurs tardifs, pour lesquels les efforts de recensement se sont poursuivis jusqu’en août, particulièrement en altitude.
Par conséquent, l’effort était biaisé en faveur des espèces qui nichent de mai à juillet et les espèces ou les groupes qui nichent en dehors de cette fenêtre pourraient être sous-représentés. Si l’on sait ou l’on soupçonne que c’est le cas, il en sera fait mention dans le compte rendu de l’espèce. Les dates approximatives de nidification des espèces d’oiseaux en C.-B. sont disponibles ici.
Figure 6. Distribution des heures d’inventaire déclarées par mois. Notez que les efforts du printemps (de février à avril) pourraient être sous-représentés parce que les ensembles de données externes, comme ceux du British Columbia/Yukon Nocturnal Owl Survey (relevé nocturne des strigidés de la Colombie Britannique et du Yukon), ne font pas mention de l’effort d’inventaire.
Dénombrements ponctuels et abondance relative
Au total, 40 207 dénombrements ponctuels ont été effectués dans 2 316 carrés de 10 km (près de la moitié des carrés de 10 km recensés dans l’Atlas, figure 7). Cet effort a permis de produire 286 463 enregistrements individuels pour 298 espèces. Ces dénombrements ponctuels ont été effectués par 272 personnes (ce qui comprend les 30 membres de l’équipe rémunérée déployée dans les régions éloignées où l’accès par des bénévoles était impossible ou difficile). Les bénévoles ont effectué 61 % de tous les dénombrements ponctuels.
Figure 7. Nombre de dénombrements ponctuels par carré de 10 km.
Des tous les carrés de 10 km où des dénombrements ponctuels ont été effectués, 57 % (1 330 sur 2 316) comptaient plus de 15 dénombrements, 24 % en comptaient de 10 à 15 et 19 % moins de 10.
Figure 8. Distribution des dénombrements ponctuels par date entre le 28 mai et le 10 juin pour l’ensemble des années (de 2008 à 2012).
Figure 9. Distribution des dénombrements ponctuels par zone d’altitude pour l’ensemble des années (2008-2012).
Espèces en péril, rares et coloniales
Les participants ont soumis 16 557 enregistrements portant sur 75 espèces jugées en péril par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) ou par la Colombie Britannique (voir l’annexe 1 b). De ce nombre, 6 201 enregistrements (37,5 %) comportaient de la documentation additionnelle détaillant un total de 12 500 observations individuelles (ce qui comprend les observations multiples d’un même individu ou des observations de différents sites dans un carré de 10 km). Nous n’avons pas essayé de distinguer les espèces pour lesquelles les sous-espèces présentes dans la province ont différentes situations quant à leur conservation, comme le grand héron Ardea herodias (la race côtière, A.h. fannini est considérée comme une espèce préoccupante par le COSEPAC, mais la race intérieure, A.h. herodias n’est pas menacée). Le total à l’annexe 1 b comprend tous les enregistrements pour les deux sous-espèces, qui n’ont en général pas été distinguées par les observateurs.
AUn total de 5 698 autres enregistrements ont été soumis pour 236 espèces considérées rares à l’échelle provinciale ou infrarégionale dans la province, dont 65 % (3 705 enregistrements) comportaient de la documentation additionnelle. Le taux de documentation est plus élevé pour les espèces rares que pour les espèces en péril en partie parce que les observateurs n’étaient pas tenus de fournir de la documentation additionnelle pour certaines des espèces en péril les plus répandues comme le moucherolle à côtés olive (2 671 enregistrements) et l’hirondelle rustique (2 735 enregistrements), et parce que certaines espèces ont été inscrites à la liste des espèces en péril pendant le déroulement du projet.
Dans le cas des espèces coloniales nicheuses, la documentation additionnelle était exigée uniquement pour les enregistrements de nidification confirmés; 1 820 formulaires additionnels ont été soumis pour 2 644 enregistrements de 37 espèces coloniales (annexe 1c), dont plusieurs étaient également incluses parmi les espèces rares et en péril décrites ci-dessus.
Sources de données additionnelles
AAu total, 66 852 enregistrements de nidification confirmés dans 2 561 carrés de 10 km provenaient de 130 sources de données externes ou institutionnelles, ce qui représente environ 19 % de tous les enregistrements de l’Atlas. Il y avait également 100 075 dénombrements ponctuels dans 552 carrés de 10 km provenant de 28 sources de données externes ou institutionnelles. La liste des sources de données externes apparaît à l’annexe 2 avec le nombre d’enregistrements provenant de chacune des sources. Bon nombre de ces sources de données externes ont été partagées avec l’Atlas par l’intermédiaire de la base de données SPI (Species inventory database) du ministère de l’Environnement de la Colombie Britannique et d’autres bases de données. Certains des plus grands ensembles de données intégrés dans les bases de données du ministère de l’Environnement de la Colombie Britannique et de sources directes provenaient de B.C. Hydro, du ministère des Forêts, des Terres et des Ressources naturelles de la Colombie Britannique, de CANFOR, du Service canadien de la faune, de Keystone Wildlife Research et de Parcs Canada. Le Relevé des oiseaux nicheurs a contribué 29 906 enregistrements associés à 389 carrés de 10 km. Notez que les données du Relevé des oiseaux nicheurs ont été incluses comme des preuves de nidification, mais non comme des dénombrements ponctuels, parce que le protocole de dénombrement ponctuel du Relevé (dénombrement de 3 minutes) diffère de celui de l’Atlas (dénombrement de 5 minutes).
Discussion sur la couverture du relevé
Un coup d’œil à la carte de couverture (figure 1) révèle que l’effort d’inventaire correspond naturellement aux centres de forte population et à la base de bénévoles. Dans les régions plus éloignées, particulièrement dans certaines régions du nord, la couverture de l’inventaire correspond étroitement au réseau routier. La difficulté à atteindre les régions en haute altitude, qui représentent une superficie importante de la Colombie Britannique, apparaît clairement dans la figure 9. À cette difficulté s’ajoutait le fait que pendant trois des cinq années de production de l’Atlas, certaines régions ont reçu un couvert de neige important, ce qui signifie que l’accès à ces hautes altitudes a été retardé, souvent bien après que certains oiseaux vivant en altitude aient cessé de chanter et alors qu’ils nourrissaient déjà leurs oisillons. Ainsi, les espèces de haute altitude étaient certainement sous-représentées dans le cadre de ce projet. Nous avons effectué le projet en présumant qu’une grande partie de notre travail consistait à compiler un nouvel inventaire et qu’il était préférable d’avoir un peu de données que pas du tout. Le processus de prise de décision de l’équipe de coordination du projet au sujet du déploiement des bénévoles et des employés payés était fondé sur le fait qu’il fallait tenter d’obtenir un échantillonnage aussi égal que possible des différentes régions biogéographiques, des grands types de végétation et des différentes élévations.
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Dans une province de la taille de la Colombie Britannique, même avec un effectif comptant plus de 1 000 bénévoles, des biais comme ceux-ci sont inévitables, même avec une planification et une atténuation des risques méticuleuses. Dès 2009, nous avons commencé à atténuer les biais en soutenant activement les bénévoles et les employés rémunérés afin de leur permettre d’accéder aux régions éloignées. Différents moyens novateurs ont été utilisés, notamment des expéditions à cheval (dans la zone de gestion de la faune Muskwa Kechika dans l’extrême nord et dans les chaînons Itcha et Ilgachuz au centre de la province), des expéditions en bateau dans le cours supérieur de l’inlet Bute et les bras de mer de la côte nord et vers des archipels comme l’archipel de Broughton et les zones éloignées des îles Haida Gwaii, des expéditions en radeau et en bateau sur la rivière Alsek et le cours inférieur de la rivière Stikine, un transport par hydravion vers des lacs éloignés du centre et du nord de la Colombie Britannique, comme le parc provincial sauvage de Spatsizi Plateau, la partie nord de la chaîne des Cassiar et de la chaîne côtière et un accès par hélicoptère aux sites à haute altitude comme le parc provincial Bugaboo dans la chaîne Purcell et aux sites miniers des chaînes d’Omineca et Cassiar au nord. Ces efforts n’auraient pas été possibles sans la contribution incroyablement généreuse de nombreux partenaires qui nous ont offert des dons en nature, dont des industries, des guides de pourvoiries, des fondations et des agences de voyage.
En plus des étages alpin et subalpin et certaines régions inaccessibles du nord, les colonies d’oiseaux marins sont la seule autre combinaison de groupe d’oiseaux important et de région géographique qui n’a pas fait l’objet d’un échantillonnage adéquat durant la préparation de l’Atlas. À l’exception du détroit de Géorgie, qui a été bien couvert, peu de colonies d’oiseaux marins des îles au large ont été visitées, à l’exception de celles de l’île Triangle et de certaines colonies situées dans la réserve du parc national Gwaii Haanas et du site patrimonial Haïda et près de ces sites. Il y a des lacunes importantes autour des îles Haida Gwaii, sur la côte centre-nord et dans la plupart des îles au large de la côte nord-ouest de l’Île de Vancouver. Aucun organisme n’a fait d’inventaire exhaustif des colonies d’oiseaux marins de la Colombie Britannique depuis les années 1970-1980 (Rodway 1991).
La nature aléatoire du protocole de dénombrement ponctuel de l’Atlas signifie que certains habitats restreints (p. ex. certains habitats humides) n’ont pas été échantillonnés aussi bien qu’ils l’auraient été si des techniques propres aux habitats humides, dépassant les compétences du projet d’Atlas, avaient été utilisées. Ce biais a été atténué partiellement dans certaines régions (p. ex. les basses terres de la rivière Fort Nelson) par plusieurs partenaires du projet qui ont fourni des ensembles de données provenant de relevés des terres humides pour augmenter la collecte de données du protocole de l’Atlas.
Références
Rodway, M.S. Status and conservation of breeding seabirds of British Columbia. Dans Supplement to status and conservation of the world’s seabirds. (J.P. Croxall, Editor). Publication technique du ICBP, 1991.